posté le 01-09-2008 à 21:01:14
DECLARATION DE CANDIDATURE
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,Congolaises, congolais,Mes chers compatriotes, Dans un an aura lieu, une consultation électorale majeure pour notre jeune démocratie. Elle permettra aux congolais de choisir un nouveau président de la république devant conduire les destinées du Congo pendant les sept prochaines années. Congolaises, congolais, Après vous avoir écouté et mûrement réfléchi, je pense que tous ceux qui voient et vivent l’impitoyable réalité qui nous est imposée par le pouvoir en place, et son gouvernement qui n’ont pas échappé aux phénomènes d’usure, doivent s’associer comme moi à la souffrance du peuple congolais, pour évoquer ensemble les problèmes que le changement de génération politique et de structures sociales, ainsi que d’alternance posent à notre pays. Mais pourquoi évoquer ce changement, me diriez-vous ? 2 Depuis 1997, date de la prise de pouvoir brutale par l’actuelle Administration, la situation du Congo se dégrade davantage en dépit d’énormes atouts dont elle dispose. Elle a fait preuve de manque de clairvoyance et de sens de responsabilités avec lequel ces importants potentiels sont exploités. En effet, plusieurs indicateurs concourent à la démonstration du péril congolais : ü Un contexte politique et institutionnel peu rassurant car par le passé, toutes les élections organisées ont toujours été entachées d’irrégularités préparées en amont par une loi électorale non conforme à la constitution, un découpage partisan qui ne tient pas compte des équilibres démographiques, le refus d’organiser un recensement consensuel de la population, et bien entendu, le refus catégorique de mettre en place une Commission d’organisation des élections indépendante qui garantirait la crédibilité des résultats. 3 On se souviendra de la volonté du gouvernement de mettre sous tutelle une Cour constitutionnelle incapable de lire et de dire le droit. A cet effet, les arbitrages qu’elle a faits lors des recours en annulation des résultats déposés par certains candidats aux élections législatives de juin, juillet et août 2007, et d’autres recours sur l’inconstitutionnalité de certaines lois, ont été rendus de manière partisane. Aussi, toujours à la charge du gouvernement, en dépit des avertissements de l’Union africaine, suite aux carences dans l’organisation de ces élections, unanimement reconnues par les observateurs étrangers, par le peuple congolais, y compris par le gouvernement lui-même, le pouvoir a de façon volontaire décidé de ne pas tirer les leçons de ce fiasco. Tout en étant adversaire du régime politique en place, je n’en suis pas moins un partisan de la paix et de la stabilité politique de notre pays. C’est pourquoi, j’invite le gouvernement à prendre toutes les dispositions utiles et conformes aux textes en vigueur, pour épargner au pays les risques de nouvelles violences. 4 ü Sur le plan économique, en dépit des hausses successives du prix du baril de pétrole observées depuis cinq ans, la manne pétrolière n’a pas permis d’engranger la croissance, ni même de diversifier ses pôles. En revanche, la situation du Congo se dégrade chaque jour un peu plus si bien qu’il reste malheureusement tributaire des produits de rente que sont le pétrole et le bois, contrairement aux déclarations officielles. ü Au niveau de la gouvernance des finances publiques, les prévisions de recettes inscrites à hauteur de 8.223,7 milliards de F CFA, au titre des exercices 2003 à 2008, ont été volontairement et largement sous-estimées. Contrairement à l’embellie du cours du baril de pétrole, le Congo reste un pays pauvre très endetté et doit recourir à l’Initiative PPTE. 5 Cette masse d’argent n’a pas produit les résultats escomptés en raison : - des détournements de fonds qui sont presque institutionnalisés et restent impunis ; - de la création de sociétés écran qui font de la rétention de fonds destinés au Trésor public congolais ; - de la municipalisation accélérée qui, quoiqu’on nous dise, est un véritable paravent servant à masquer les énormes détournements de deniers publics ; - des investissements dont les choix opérés répondent beaucoup plus à des critères politiciens et non aux impératifs du développement national. 6 Bien plus, en dépit de l’existence des recettes additionnelles résultant de la flambée du prix du baril de pétrole, le gouvernement s’est toujours refusé à produire des collectifs budgétaires qui justifieraient l’emploi de ces surplus financiers. Or, une utilisation rationnelle de ces énormes recettes nous permettrait d’investir et d’accélérer le processus de règlement de notre dette globale qui reste malheureusement très élevée, charge qui va être reportée sur les générations futures. ü Quant au volet social, malgré tous les moyens financiers générés par l’exploitation du pétrole et du bois, l’Etat congolais n’est pas en mesure d’assurer correctement les services régaliens que sont entre autres, le règlement des bourses d’études, l’accès pour tous aux soins médicaux et à l’éducation de qualité, à l’eau, à l’électricité, au logement, et, à un meilleur niveau de salaires des fonctionnaires et de pensions de retraite qui garantiraient une meilleure vie à tous. 7 Pour ce qui est de l’emploi, l’engagement démagogique pris pour créer 40.000 emplois jeunes par an, soit 280.000 pendant le septennat se fait toujours attendre. Par contre, selon des statistiques officielles, 300.000 jeunes sans diplômes et 130.000 jeunes diplômés sont à la recherche d’un emploi. Par ailleurs, la cherté de la vie due à la hausse des prix des denrées alimentaires réduit davantage le pouvoir d’achat des congolais moyens avec, in fine, les risques que cette situation sans perspective de règlement nous conduise à des émeutes de la faim que connaissent un certain nombre de pays à travers le monde. Enfin, la situation du Pool, même si elle n’est plus explosive, elle demeure tout de même préoccupante à cause de l’insécurité largement nourrie par la circulation d’armes de guerre et par la précarité des conditions de vie des populations, principalement des jeunes désoeuvrés et sans emploi. 8 Aujourd’hui, le règlement de la crise du Pool, meurtri par la guerre et qui a perdu dix ans n’est vu que sous le prisme politique. Je suis pourtant au regret de constater que personne ne parle de son avenir et celui de ces jeunes enfants qui ne vont pas à l’école et que nous préparons tous inconsciemment à la violence. Mais au bout du compte, il n’y a pas à trouver dans nos malheurs actuels, une espèce de fatalité qui condamnerait à jamais notre pays. Congolaises, congolais, Depuis des années, mon expérience d’homme politique mais surtout de parlementaire m’a appris que, dans la lutte des forces démocratiques, nous pouvons être sûrs de nos opinions mais cela ne nous dispense pas de la capacité de les remettre en question. Or, pour les tenants du pouvoir actuel, aucune hypothèque ne peut résulter de la critique des forces de l’opposition. C’est pourquoi, au regard des nécessités actuelles et des défis à relever, ma conviction est faite que, cette coalition n’est pas à la hauteur des tâches historiques de redressement national. 9 Mes chers compatriotes, Doutant de sa capacité de régénération pour traduire l’espérance des congolais en réalité, j’ai pris l’engagement, moi Joseph KIGNOUMBI-KIA-M’BOUNGOU, de vous annoncer aujourd’hui que je serai candidat à l’élection présidentielle de 2009. Depuis cinq ans que je suis député, je ne cesse d’affirmer publiquement que le Congo a besoin d’une autre majorité politique pour construire le véritable changement que vous souhaitez. Congolaises, congolais, Une élection présidentielle est le commencement d’une nouvelle vie. C’est pour cette raison que je vous invite à vous ressaisir avant qu’il ne soit trop tard, à rassembler nos forces pour assurer notre propre survie, celle de nos enfants, des générations futures, et bien entendu, celle du pays tout entier. C’est-à-dire, un pays uni, libre et solidaire, qui respecte les règles de la démocratie pluraliste. 10
Commentaires
1. luiset le 27-10-2008 à 18:30:10
beaucoup de courage tonton que Dieu te donne la force nécessaire à l'exercice de ta mission, qui est de sauver notre pays des mains de personne de mauvaise foi.
2. ntsouss' mputu le 14-01-2016 à 15:49:41
bonjour chèr frère
j'ai beaucoup à dire, je n'ai même pas lu ce que vous proposez aux congolais, vous vous amusez, opposants et ceux de la majorité, chacun voit midi à sa porte. vous êtes candidat? c'est bien, mais arrêtons d'amuser la galerie, parce que vous connaissez le vainqueur. nous savons sur qui pèsera le poids des déboires du notre pays. On ne dîne pas avec le "diable" même avec une longue fourchette. Ou est kolélas? et les autres? les congolais souffrent déjà suffisamment, ne venez pas en rajouter avec vos simulacres engagements démocratiques, depuis Sibiti, on vous fait avaler des couleuvres, cela n'est pas suffisant? quels genres de politique êtes vous? ne faites pas en sorte que l'histoire vous juge sévèrement, vous faites de la politique, donc votre égo se penche bien sur la postérité? si vous prétendez le contraire, on comprendra quel genre d'homme politique vous êtes
vous m'avez parfaitement compris, je ne saurais rien vous imposer!!!! arrêtons de nous moquer de notre pays